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Introduction
# PPBS+SAGE
= Central Control Command
# NORAD, Star Wars Shield & la Guerre du Golfe
# ECHELON & TELERAD |
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Introduction
""En 1968, le plus grand bâtiment de l'Asie du Sud Est était
l'Infiltration Surveillance Center (ISC) à Nakhom Phanom en Thaïlande,
était le centre de commande de l'Opération Igloo White
mise sur pied par l'U.S. Air Force. Depuis ce bâtiment des techniciens
de garde étaient reliés par l'intermédiaire d'écrans
vidéos contrôlés par des IBM 360/65 à des
senseurs disséminés et camouflés dans la jungle
du Laos. Ces senseurs détectaient tous les signes de l'activité
humaine comme la chaleur du corps, les mouvements, l'odeur de l'urine
le bruit des camions, etc. Dès qu 'un de ces signaux était
perçu, à des milliers de kilomètres une forme de
la taille d'un petit ver blanc apparaissait sur les moniteurs quadrillés
de l'ISC. Une fois que l'ordinateur avait calculé sa position
et sa vitesse de déplacement, il envoyait par radio ses coordonnées
aux Phantoms F-4 qui patrouillaient en permanence. Les ordinateurs du
centre guidaient le système de navigation de l'avion vers sa
cible et c'est depuis l'ISC que la commande du largage des bombes s'opérait.
Le pilote, passif, voyait sous lui la jungle s'enflammer. La plupart
du temps, aucun américain ne voyait la cible de ses yeux."
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une grande part de cet article
a été inspirée par le livre de Paul Edwards, The
Closed World, Computers And The Politics of Discourse in Cold War America.
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Mais les Vietnamiens avaient
relativement vite compris comment fonctionnait le système de
repérage et utilisaient des leurres pour attirer les avions américains
vers de fausses cibles. C'est ainsi que les guerilleros avaient appris
à tromper les senseurs américains avec des enregistrements
de bruits de camions, des sacs d'urine ou autres excréments provoquant
la dépense de tonnes de bombes sur des espaces de la jungle qu'ils
traversaient après coup à loisir.
Les soldats américains eux-mêmes ayant compris que l'évaluation
de leurs missions reposaient sur les chiffres n'hésitaient pas
à les gonfler. Les autorités américaines durent
alors faire face à ce paradoxe: le nombre de camions ennemis
détruits dans cette région dépassait largement
le nombre total de camions possédés par les Vietnamiens
dans tout le pays. Et malgré des rapports qui signalaient une
destruction permanente de leur matériel durant une période
de quatre ans, ceux-ci furent à même de lancer une offensive
avec tank et artillerie au Sud Vietnam en 1972.
Ainsi le système clos des grilles des écrans de contrôle,
la vitesse de computation des ordinateurs étaient soumis à
la dilution géométrique de la précision. Les ordinateurs
n'étaient pas victimes de pannes ou d'erreurs de calculs, mais
leurs inputs et leurs outputs se diluaient dans une fiction créée
par leur système clos.
Face à cette constatation, plusieurs questions se posent:
Comment un contrôle militaire global en est venu à sembler
une proposition technologique pratique? Comment le fantasme d'un contrôle
global gràce aux technologies de pointe a fait son chemin jusqu'aux
plus hauts niveaux de décision du gouvernement? Et finalement,
comment face à d' évidents échecs, ces propositions
technologiques renaissent dans les politiques de Ronald Reagan ou plus
récemment de Bill Clinton?
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Edwards--The
Closed World--Overview ( Edwards website)
http://www.si.umich.edu/~pne/cw.htm
Igloo White("Before Pac Man, Pong, or Space Invaders, there was Igloo
White; the original computer video game; where the loser paid in real blood,
so that the winner did not have to.")
http://home.att.net/~c.jeppeson/igloo_white.html
Soc.History.War.Vietnam Newsgroup Archive (Log #97-129) http://www.lbjlib.utexas.edu/shwv/archives/sh97-129.htm
pilot interview:
http://www.nationalalliance.org/baron.htm |
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PPBS+SAGE = Central
Control Command
En 1961, John F Kennedy choisit Robert Mac Namara comme Secrétaire
de la Défense.Mac Namara avait été recruté
au Bureau de Contrôle des Statistiques de l'Army Air Corps pendant
la deuxième guerre mondiale. Et en 1960 était nommé
président de Ford. Lorsqu'il arriva à la tête du
département de la Défense, il y appliqua les mêmes
règles qu'à l'entreprise, il s'appliqua à rationaliser.
Il mit en place un plan appelé Planning-Programming-Budgeting
System qui ressemble en de nombreux points à ce que nous connaissons
dans le monde de l'industrie. Chaque département de l'armée
était amené à définir pour chaque poste
son coût, sa fonction et son efficacité. Chaque poste devait
être justifié de manière raisonnablement finie,
mesurable, ce qui permettait de faire des choix dans les coupes budgétaires
et de grouper des budgets communs entre les départements de l'air
force, de la marine, de l' armée conventionnelle;.. Indirectement
cette démarche permit à Mac Namara de regrouper l'armée
en un ensemble fonctionnel, plutôt que d'attribuer des budgets
à des chefs de guerre légitimés par leur expérience
du terrain. Le Planning-Programming-Budgeting System ( P.P.B.S.) est
un instrument qui a permis de franchir un cap significatif vers une
direction centralisée du corps armé. En effet, chaque
poste étant investi d'une mission précise et fournissant
gràce à la technologie des données précises
sur l'efficacité de son action, il rend compte directement de
sa mission au sommet de la pyramide plutôt qu'à son supérieur
direct.
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ANIMATION, Lionel Lesire, 450ko. |
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Ainsi la croyance légendaire
du Secrétaire de la Défense dans l'information statistique
avait pour conséquences de favoriser l'usage de technologies
de combat mesurables rationnellement( assistée par ordinateurs),
d'attribuer à chaque soldat une mission précise qui en
faisait plus un technicien qu' un soldat
et de regrouper l'armée en un corps global et gérable,
plutôt qu'à des personnalités, des chefs dont les
motifs stratégiques restent trop autonomes et sujets à
l'intuition.
Un autre facteur qui a transformé le corps militaire traditionnellement
lié à un commandement basé sur l'expérience
du champ de bataille, est l'introduction de la technologie digitale
dans les systèmes de défense. Pourquoi?
A la fin de la guerre 40-45, la stratégie de défense et
l'Air Force avaient subi un choc traumatisant à Pearl Harbour.
La nécessité d une défense aérienne différente
se faisait nettement sentir: si les attaquants ne cherchent plus à
sauver leur vie, mais viennent s'écraser sur les cibles, les
temps de réaction et d'interception doivent être accélérés.
Et si l'on considère que les attaques nucléaires ne demandent
qu'une réussite pour avoir des conséquences absolues,
la fiabilité des systèmes de défense doit être
absolue elle aussi. C'est pour ces raisons que la technologie digitale
va faire l'objet de tant d'attention: en calculant des données
disrètes plutôt que des quantités physiques, elle
réduit considérablement la marge d'erreurs.
En permettant avec une très grande vitesse de recouper et traiter
des données issues de centres éloignés, elle permet
aussi de construire des réseaux de contrôle moins chers.
C'est ainsi qu'en 1954, SAGE, Semi Automatic Ground Environment vit
le jour
Il s'agit d'un plan à grande échelle de défense
aérienne contrôlé par des ordinateurs digitaux centraux
qui dirigent automatiquement des radars sur différents secteurs.
Dans l'hypothèse d'une attaque soviétique, ils attribuent
un intercepteur à chaque avion ennemi et coordonnent la réponse
défensive. Les ordinateurs font tout: la détection de
l'attaque et l'attribution des ordres (sous forme de coordonnées
de vol) aux pilotes intercepteurs.
La mentalité de l'Air Force connue pour son esprit chevaleresque,
son esprit cow boy de duels aérien, de face-à-face virils
résista longtemps à une transformation de ses héros
en exécutants programmés par un ordinateur. SAGE fut le
modèle d'après lequel furent conçus au moins 25
autres systèmes de commande-contrôle entre la fin des années
cinquante et le début des années soixante dont le système
NORAD ou NADGE pour l'OTAN.
On voit là aussi comment l'introduction de la technologie digitale
s'impose en même temps que l'idée de centralisation de
la décision. Autant dans la gestion de la bureaucratie militaire
que dans l'organisation de la défense, la technologie se fait
l'outil d'une politique décisionnelle qu'elle façonne
en lui fournissant un appareil technique approprié. Mais qui
la façonne à son tour car le développement initial
de la recherche digitale ne se fera que vers des buts militaires et
de technique décisionnelles centralisés. Le Planning-Programming-Budgeting
System ( P.P.B.S.)
et SAGE, Semi Automatic Ground Environment et les systèmes de
défense automatisés qui le suivirent sont des systèmes
parfaitement compatibles. Depuis la détection d'un signal jusqu'à
la comptabilisation des actions menées en passant par la commande
des itinéraires de vol, c'est le même langage qui est parlé,
la même chaîne d'informations qui réunit dans les
mains d'un groupe restreint d'experts et de dirigeants le pouvoir de
décision.Si la réaction intuitive de pilotes autonomes
ne pouvait pas présenter une alternative à ce système
de défense, s'il n'était pas pensable d'installer en tout
point des USA des pistes de décollage des centres de radars,
la solution digitale s'imposait comme la plus rationnelle.
Mais à y regarder de plus près cette image s'effrite.
En effet, à peine installé SAGE est déjà
dépassé par l'utilisation des missiles intercontinentaux
et le développement des circuits et des conducteurs. Il sera
pourtant maintenu en fonctionnement jusqu'en 1983. Sa grande promesse
d'une défense automatisée ne verra jamais vraiment le
jour: des opérateurs et programmeurs étaient nécessaires
sur place pour réparer au jour le jour les bugs qui se produisaient
constamment.
Ce système clos était un container percé chaque
fois colmaté et recolmaté et continuellement sujet à
de nouvelles fuites..
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Once, when informed by a White
House aide that the Vietnam war was doomed to failure, Mac Namara reportedly
shot back
"Where is your data? Give me something I can put in the computer.
Don't give me your poetry."
Spinney:techno war
http://www.infowar.com/iwftp/cspinney/c189.txt
Spinney:ballistic defense
http://www.infowar.com/iwftp/cspinney/c216.txt
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Norad, Star
Wars Shield & la Guerre du Golfe
Le piètre fonctionnement de SAGE n'est pas une exception isolée
dans l'histoire des systèmes de contrôle et de défense.
Ses opposants l'avaient rebaptisé la deuxième Ligne Maginot,
signifiant par là que tout système de défense statique
pouvait être contrôlé et que le seul moyen de penser
sérieusement à la protection d'un pays était le
système soviétique:
"organised like a field-army air defense system- no central control;
everybody shoots at anything that looks hostile with everything he has...
The Soviet system is what you do when you are serious about continental
air defense."(Bruce-Briggs, The Shield Of Faith) On a vu que dans
les circonstances et le contexte de management des forces armées
et de centralisation de la décision une telle stratégie
n'était plus envisageable. Le nouvel ordre des forces armées
avait établi son régime et défini les termes dans
lesquels comprendre sa réalité .
Et le système de contrôle de ce nouvel ordre se chargea
à son tour de lui fournir la fiction qui correspondait à
cette réalité. En effet, le BMEWS, Ballistic Missile Early
Warning System s'est révélé un grand producteur
de fictions paranoïaques. Quatre jours après son activation,
une station BMEWS envoyait déjà des signaux d'alerte prévenant
une attaque de grande échelle contre les quartiers d'Etat Major
de NORAD. Le radar avait subi l'effet d'un mirage provoqué par
le reflet de la pleine lune. En 1970, quatre minutes avant l'impact
supposé de misssiles soviétiques sur les Etats-Unis, on
découvrit une bande magnétique d'entraînement montée
par erreur sur le disque du système d'alerte. En 1980, ce sont
les ordinateurs de NORAD qui s'alarment , et l'erreur n'est découverte
qu'un peu moins d'un quart d'heure avant de prendre la décision
de riposte immédiate.
Le climat politique aux USA évolua durant les années1980
vers une plus grande méfiancevis-à-vis des techniques
de contrôle technologiques et une plus grande conscience des enjeux
du nucléaire avait fait nettement évoluer les mentalités.
La technologie est égale à la guerre. Continuer à
construire un armement dissuasif ne rassurait plus personne et la persuasion
de l'escalade des armements ne fonctionnait plus sur l'électorat
républicain. Les mouvements pacifistes, Nucelar Freeze, influençaient
nettement l'opinion. Le projet Star Wars Shield brandi triomphalement
par le candidat Ronald Reagan possédait le double avantage de
conserver l'investissement dans la technologie de contrôle, dans
une course à la suprématie sur l'échiquier géopolitique
et de couper l'herbe sous le pied des pacifistes. En effet, le bouclier
des Etoiles était un projet qui permettait de neutraliser dès
l'envol tout missile destiné à atteindre les USA ou toute
cible alliée. Ce système de contrôle exercé
depuis l'espace était entièrement défensif. Au
contraire de l'arme nucléaire considérée comme
une dissuasion qui ne pouvait être utilisée qu'à
des fins de destruction totale, le bouclier des Etoiles véhiculait
une idée de protection et non de vengeance, une assurance de
cloture du système plutôt qu'une agression mortifaire.
Non plus venger les morts, mais sauver les vivants. L'opportunité
de l'existence de cette technologie pour un candidat comme Reagan se
conçoit aisément.
L'Amérique garde son rôle de leader dans la course à
la technologie et laisse à son ennemi le rôle d'agresseur.
Elle investit dans l'annihilation de l'attaque tandis que les Russes
investissent dans l'armement morbide, dans la menace. On comprend dès
lors que la seule énonciation de cette technologie avait déjà
une efficacité rhétorique et que lorsque Ronald Reagan
en fit l'annonce il n'avait pas pris la peine de consulter largement
le monde scientifique qui aurait déjà pu mettre en doute
le réalisme d'un tel projet.... L'aboutissement technique de
ce bouclier n'a, comme on le sait jamais eu lieu.
La guerre du Golfe a été considérée comme
la preuve du fonctionnement de cette technologie défensive par
missile. En effet, les USA avaient tellement centralisé en leurs
mains le bouclier technologique du monde civilisé que les pays
visés par les Scuds irakiens étaient passifs et assistaient
à des pluies de débris de missiles dans leurs villes.
Israeliens et Saoudiens étaient protégés depuis
une nation qui régulait le nouvel ordre mondial. Pendant les
hostilités, les informations concernant les taux de réussite
étaient très positives quant à l'interception des
Scuds par les Patriots. Mais au fur et à mesure des enquètes
et des études des cassettes, des interviews des militaires Israéliens,
le pourcentage de réussite diminue d'année en année.
On retrouve une efficacité similaire à celle des précédents
systèmes de défense centralisés:
une efficacité peu claire dans les résultats techniques
mais parfaite sur le plan de la rhétorique et du discours idéologique.
En effet, le système de défense par Patriot est le moyen
parfait pour garder le contrôle non seulement sur la ballistique
irakienne mais aussi sur les pays attaqués
C'est toute la fiction de la technologie ICBM qui soumet les Israéliens
à l'attente passive à remettrre leur sort et leur argent
entre les mains des USA. C'est aussi une solution qui permet de ne pas
entrer en conflit avec les pays avoisinants qui auraient pris faits
et cause pour l'Irak si Israel avait riposté contre un pays musulman.
C'est enfin la coïncidence idéologique entre un appareillage
technologique issu du monde clos de la guerre froide et la situation
de clôture diplomatique et stratégique d'Israël par
rapport au monde musulman.
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ANIMATION
120KO
ANIMATION 250KO
patriot.htm ( patriot performance)
http://www.gbhap-us.com/journals/709/patriot/patriot.htm
Operational Art and the Gulf War: Masterpiece or Forgery?
http://www.cfcsc.dnd.ca/irc/amsc/amsc1/009.html
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ECHELON &
TELERAD
En guise de conclusion de ce
parcours à travers l'histoire récentes des technologies
de contrôle centralisées , il est peut-être nécessaire
faire remarquer que si la foi que l'on accorde à ces systèmes
est basée sur un discours, une idéologie, une persuasive
fiction, et que dans la réalité de leurs fonctionnements,
ces systèmes ne garantissent pas la parfaite clôture qu'ils
promettent, il serait ridicule de nier que ces technologies acquièrent
au fur et à mesure un efficace plus grand. Les fictions et les
idéologies qui soutiennent ces régimes scopiques se fortifient
au fur et à mesure de leur implantation et des approximations
successives. Ainsi, le système Echelon a démontré
qu'il pouvait être très performant, tant dans le suivi
des mouvements de troupes que de l'écoute des conversations diplomatiques
et des secrets commerciaux... Personne ne peut se permettre de se reposer
sur l'idée que des fuites, des bugs anéantiraient naturellement
comme un anticorps idéaliste ces appareils de surveillance. Et
peut-être dans l'immédiat ce ne serait pas souhaitable.
D'abord, parce que leur développement naît dans un contexte
où de nouvelles menaces géopolitiques apparaissent : des
armements nucléaires légers et bon marché sont
à disposition, les systèmes de tir et de lancements profitant
de la technologie GPS peuvent être installés partout sans
nécessiter de mouvements de troupes ou une installation d'infrastructure
trop remarquée, l'armement bactériologique se diversifie
et ses adeptes s'en servent de mieux en mieux... Dans le contexte de
l'éclatement et la fragmentation des territoires qui a suivi
la fin de la guerre froide, le réveil des nationalismes, des
fondamentalismes religieux, la disponibilité d'un armement léger
à grande capacité destructrice donne de bonnes raisons
d'existence à un observatoire stratégique comme Echelon.
Une autre bonne raison de ne pas attendre passivement leur dysfonctionnement
est que ces systèmes sont devenus des outils dans la vie civile.
Ainsi la technologie de surveillance militaire s'est déclinée
en système de surveillance des taux de réactivité.
En Belgique, par exemple le système TELERAD a été
installé en vue de se prémunir d'une possible catastrophe
de type Tchernobyl. Son programme n'a malheureusement pas survécu
au passage de l'an 2000 et constitue une exception dans le franchissement
de ce cap. Ironie suprème pour un pays dont les colonies ont
fourni l'uranium pour la fabrication des premières bombes atomiques,
d'être le seul pays d'Europe dont le système de surveillance
nucléaire est activé à la main.
C'est probablement en cela que la position que nous pouvons adopter
face aux technologies de contrôle centralisées est si malaisée:
elle nous rend solidaire de leur bon fonctionnement que nous le voulions
ou non. Nous sommes placés devant ce paradoxe qu'il nous faut
un observatoire des mouvances géopolitiques inquiétantes
et agitées, mais que nous sommes conscients de l'intrusion qu'elles
opèrent dans les vies privées comme dans le droit des
Etats à disposer d'eux-mêmes. Nous savons que les systèmes
centraux de contrôle sont sujets à la dillution de leur
précision, aux bugs, à la panne, mais faute d'alternative
nous sommes forcés de les maintenir en vie, de rapièçage
en rapièçage. Nous sommes maintenant pris en otage par
la technologie qui devait nous prémunir d'un danger extérieur
et finalement comme dans le système clos de la guerre froide,
la préservation d'une idée de liberté rend captif
d'un régime technologique. Il est donc important de noter que
la crainte "paranoïaque" que nous pouvons avoir vis-à-vis
des technologies n'est pas imaginaire, elle est seulement incomplète.
La technologie n'est pas seulement une menace parce qu'elle fonctionne
trop bien,mais aussi parce qu'elle peut fonctionner très mal.
Et c'est cette articulation entre ces deux pôles qui nous rend
solidaire et prisonnier de ce qui est censé préserver
liberté et bien-être.
Face à ce paradoxe il faudra encore résister à
la tentation du fatalisme. L'observatoire et le panoptique ne sont pas
les seules solutions par rapport aux conflits mondiaux. La clôture
d'un régime n'est pas une solution sans alternative: les offensives
sur le terrain de la diplomatie peuvent faire l'objet d'un investissement
plus vigoureux, avec un tempo plus avisé qu'une négociation
de champs de bataille, la politique de refoulement aux frontières
n'est pas obligatoire,etc. En ce qui concerne la surveillance civile
elle aussi peut être autre chose qu'une acceptation passive d'une
technologie dangereuse, irréversible dans les dommages qu'elle
pourrait occasionner et ingérable à long terme. L'avenir
des gestions de l'énergie n'est pas dans un meilleur contrôle
des accidents éventuels, mais dans une prospection plus avisée
et d'un investissement différent dans la recherche. Secteur par
secteur, fonction par fonction, ces systèmes de contrôle
peuvent être remplacés. Mais chaque alternative demande
une approche différente avec une rentabilité mal définie
alors que d'Igloo White à TELERAD, de l'ICBM à Echelon,
de la guerre du Golfe au Planning Programming Budgeting System, il y
a une logique linéaire et un dénominateur commun: la clôture
du système et la fétichisation des données. Et
bien sûr, la concentration d'un pouvoir de décision dans
les mains d'un groupe très restreint.
Ce n'est sans doute pas pour rien que Bill Clinton qui a commencé
sa carrière de président par une tentative de réforme
des armées, ressuscite les vieux démons du Star Wars Shield...
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An Appraisal of Technologies of
Political Control Echelon)
http://cryptome.org/stoa-atpc.htm#174
Mario's Cyberspace Station: Political Control (Echelon)
http://jagor.srce.hr/~mprofaca/atpc1.html#top
Petits débats sur Echelon
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/
Duncan Campbell( Echelon)
http://www.gn.apc.org/duncan/
Duncan Campbell, Interception Capabilities 2000.
Development of Surveillance Technology and Risk
of abuse of Economic Information, STOA, European Parlement PE 168 184,
avril 1999.
http://www.iptvreports.mcmail.com/interception_capabilities_2000.htm
National Security Archive ( Freedom of Information Act)
http://www.hfni.gsehd.gwu.edu/~nsarchiv/
Echelon Watch
http://www.aclu.org/echelonwatch/index.html
Foreign Policy In Focus: Star Wars
Revisited: Still Dangerous, Costly, and Unworkable
http://www.foreignpolicy-infocus.org/briefs/vol4/v4n24star.html
Election 96 and Star Wars( Clinton ' s proposal)
http://www.fas.org/spp/starwars/elect96/
Special Weapons Monitor ( anti ballistic defense)
http://www.fas.org/spp/starwars/index.html
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