15 mai - 21:00

Comment, à partir de son passé de petite fille apprenant le piano classique, Andrea Neumann en est-elle arrivée à jouer du piano démantibulé? On aimerait fabuler en imaginant un moment libérateur abrupt où - telle une chrysalide se débarrassant de son cocon ou une enfant démontant son jouet – la musicienne berlinoise se serait attaquée, pied de biche à la main, aux éléments désormais embarrassants de son instrument: clavier, pédales, caisse de résonance pour ne plus se focaliser que sur le métal des cordes et de leur cadre – sorte de harpe horizontale. Même si l'évolution fut sans conteste plus douce et complexe, le résultat reste identique: la pianiste trimbale aujourd'hui de par le monde son instrument réinventé, explorant les possibilités sonores des entrailles d'un piano greffé de micros contacts. Cordes pincées, grattées à l'éponge ou percutées à la fourchette, grésillements, textures et silences: Andrea Neumann, comme son comparse Ignaz Schick, fait partie de cette génération de jeunes improvisateurs qui substituent à la dynamique éruptive et extériorisée du free-jazz une pratique de la retenue, du détail et de l'introspection.
http://www.zangimusic.de
-- 4 euros par soir, pas de réservation
-- Taverne des Beaux-Arts, rue Baron Horta, 1000 Bruxelles